• BAEST Necro Sapiens (chro)

    BAEST Necro Sapiens (chro)Le troisième album du quintet danois BAEST, Necro Sapiens est dans les bacs depuis le 5 mars, sorti sous le label Century Media.

    Les cinq d'Aarhus ne sont pas des petits nouveaux puisqu'ils officient depuis six ans dans un death qui colle aux rangeos avec un line up stable : Simon Olsen au chant, Svend Karlsson et Lasse Revsbech aux guitares, Sebastian Abildsten aux fûts et Mattias Melchiorsen à la basse.

     Depuis Marie Magdalene, leur premier EP sorti en 2016, de sorties de singles en sorties d'albums (Danse Macabre en 2018 et Venenum en 2019), les Danois ont évolué et creusé leur sillon en devenant un groupe incontournable dans leur pays. Cette notoriété méritée est encore plutôt confidentielle dans nos contrées qui n'attendaient peut-être que cet album pour découvrir les bouchers danois.

     

    BAEST ouvre les hostilités avec The Forge, petite intro à la Vulcain qui introduit Genesis, mid tempo avec un riff qui tourne en boucle, soutenu par une batterie et une basse bien grasses, avec une accélération vers la deuxième minute. Les sautes de rythme évitent l'ennui que le livemotiv guitaristique aurait pu engendrer.

    Necro Sapiens entre dans le vif du sujet en vous refilant une envie de headbanguer sous les assauts d'une batterie qui martèle le cerveau. Là encore les Danois jouent sur un riff en boucle, décliné pour créer un mouvement perpétuel entêtant. Le chant de Simon Olsen, bien plus dense que le souvenir que j'en avais depuis Marie Magdalene, est caverneux, gras et menaçant.

    Czar est en mode death doom jusqu'à la moitié du morceau, écrasant comme les chenilles d'un char d'assaut et aussi inexorable dans sa progression, jusqu'à l'accélération qui vous amène aux portes de l'Abattoir.
    Dès le début, la batterie prévient, vous savez que vous allez morfler. Abattoir marque le tournant de l'album en passant de la menace mid tempo a un rythme de tronçonneuse : les guitares se font plus acérées, plus rapides que sur la première partie et l'ensemble est plus agressif pour finir en apothéose sur les grognements de fin du monde du vocaliste.

    Si Gorgasm commence en "douceur", au bout d'une minute on revient aux fondamentaux. Ça mouline, ça écrabouille, mais en finesse technique. Les alternances de rythme sont impressionnantes, et pour moi, un peu désarçonnantes mais maîtrisées pour créer un sale climat.

    Soudain, blam ! Towers of Suffocation vous pète à la gueule comme une mine anti-personnel !
    Le petit solo de guitare sera fort bienvenu dans ce morceau rapide, brutal qui matraque en une pluie de coups rapides directes dans ta face. Un petit riff étonnant dans tout cette brutalité, et qui me rappelle un peu le mythique Walk ! de Pantera...

    Le massacre à la tronçonneuse continue avec une furieuse Purification through Mutilation, avec un solo de gratte old school pour remonter à la surface une fraction de seconde avant de replonger dans un bain de sang en cours de sédimentation à la fin du morceau.

    Mais ça c'est avant le tabassage en règle de Meathook Massacre qui ne laisse aucun répit. Ça blaste à mort, ça éjacule du sang, c'est brutal et terrifiant. 
    Pour moi ce morceau aurait pu conclure en beauté cette invitation à la boucherie mais Sea of Vomit vient finalement conclure cet opus comme il avait commencé, plus mid tempo, lourd et collant.

    BAEST (source Koda)

    Pour être parfaitement honnête, cette chronique a bien failli ne pas voir le jour car, à la première écoute, je me suis fait chier, et comme je n'aime pas mettre de mauvaises appréciations j'ai failli lâcher l'affaire.
    Ç'aurait été une connerie car au final Necro Sapiens mérite vraiment qu'on lui accorde plus d'attention. 

    Certes le démarrage peut paraître un peu trop long, voire redondant mais à la deuxième écoute la lassitude a disparu même si le sentiment subsiste sur la première moitié de l'album que les Danois se cherchent un peu. Mais la deuxième moitié de cet album est jouissive ! BAEST joue avec nos nerfs et on est plongé dans un vrai bain de sang pendant lequel on ne débande pas.

    Techniquement, chaque partie est exécutée de main de maître, y compris au niveau vocal avec un Simon Olsen impressionnant et flippant.
    La prod est carrée, même si je lui reproche un côté un peu trop étouffé à mon oreille, qui écrase un peu les instruments.
    Mais dans l'ensemble c'est un bon album, méchamment ambiancé, lourd, malsain et poisseux comme le sang. A l'écoute de cet opus, on peut se demander pourquoi les Danois ne sont pas plus connus car franchement, leur niveau tant technique qu'artistique est impressionnant.

    Ma note : 17/20

                   

     

    NOTA : BAEST était prévu en tournée en France les 19 et 20 avril mais je crains qu'on l'ait dans le cul mon Lulu !

     

     

    « 8 Fest (15 mai 2021)Andrew W.K. She is beautiful »

    Tags Tags : , , , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :