• CRYPTOSIS Bionic Swarm (chro)

    CRYPTOSIS Bionic SwarmComme je te le disais hier encore, cher Visiteur, ce premier trimestre est d'une rare qualité en terme de sorties d'albums, un champ de mines où presque chaque jour il t'en pète une à la gueule.
    Celle-ci, on l'a pourtant vue de loin au fil des singles révélés mais, personnellement, je ne m'attendais pas à une telle déflagration. 

    Le  trio néerlandais de Distillator a calqué l'évolution de sa musique sur celle du monde. En 2020 exit Distillator qui prend une nouvelle identité, CRYPTOSIS, plus adaptée à sa nouvelle orientation musicale et signe avec Century Media.

    De single en single on attendait de pied ferme leur nouvelle galette Bionic Swarm. C'est chose faite depuis le 26 mars et c'est une vraie galette des rois !

     

    Dans différents media, CRYPTOSIS a ainsi présenté son album : "Bionic Swarm est un album conceptuel qui est constitué de huit histoires dystopiques qui prennent place en l’an 2149. Chaque titre forme une narration personnelle de certains progrès ou avancées technologiques qui sont vus par les yeux de ses habitants, à la fois humain et non-humain."

    La pochette signée Eliran Kantor introduit fort bien ce concept : des humains coiffés de casques chitineux, reliés entre eux par un réseau de câbles et de tubes dont on ne sait trop si ils sont organiques ou mécaniques. Une chose émerge : la fin des individualités. Place à "L'Essaim bionic" de 2149.

    Ouverture 2149 me fait penser à ces salles sans fin où seul le son de fluides pulsés dans les corps inertes se fait entendre en arrière-plan des synthés.

    Decypher vient violemment déchirer cette solennité de cathédrale pour une séance de décryptage brutale, en une spirale hallucinatoire de sons qui, sans rompre avec le thrash tradi, le transcendent en le dépoussiérant violemment. Les soli de guitares ont une profondeur appuyée par une basse et une batterie qui matraquent lourdement et les synthés résonnent comme un chœur discret mais menaçant.

    Death Technology franchit un cap dans la violence, la brutalité virale et même les soli de guitares, virevoltants et aériens n'arrivent pas à atténuer ce maelström malsain. 

    Prospect Immortality est le "gros morceau" de l'album avec ses 06:21 minutes. Le début, très solennel, me ramène à un black métal façon Emperor de la grande époque, avant d'accélérer en une sorte de cavalcade presque épique aux sonorités "orientalisées". Les guitares se font moins incisives, plus massives. le chant de Laurens Houvast se fait lui aussi plus épais. Le final, processionnel et presque religieux clôt ce titre somptueux.

    Transcendence nous ramène rapidement aux fondamentaux du thrash pour une nouvelle pulsion de violence, un matraquage en règle qui annihile toute velléité de réflexion propre. La présence du synthé confère à ce petit bijou une profondeur, une rondeur en bouche qui rompent avec le thrash de la vieille école.

    Perpetual Motion te laisse 53 secondes pour reprendre ton souffle avant que Conjuring the Egoist te rappelle pourquoi tu es venu. Si le rythme du morceau est un poil plus lent (comme quoi tout est vachement relatif !), la puissance reste au rendez-vous et ne mollit pas, pas plus que sur Games of Souls qui matraque en un roulement de basse tandis que les guitares te réservent des envolées qui ficheraient le vertige à Icare. 

    Mindscape surprend par une intro très "floydienne" avant de partir en mid tempo dans un style qui rappelle plus le black death que le thrash. Et pourtant, cette apparente digression musicale passe comme une lettre à la poste et semble aller de soi pour créer une "image mentale" teintée de pessimisme.

    Flux Divergence te rappellera certainement quelque chose, au début en tout cas... mais si, attends 30 secondes... Tom Arraya quand il avait encore de la voix.  Blague à part, ce morceau nous ramène vers un thrash modernisé, ultra rapide et virtuose qui devrait engendrer des mosh pits de ouf ! Un riff répété en leitmotiv, décliné en plusieurs tonalités finissent de t'atomiser ce qui te restait de cerveau.

     

    CRYPTOSIS Bionic Swarm

     

    Bordel de dieu ! Quel album !

    Certes le trio n'est pas un groupe de débutants mais combien de combos chevronnés se sont fracassés sur l'écueil de la modernité ! L'assemblage de diverses tendances est casse-gueule quand il sonne comme un... assemblage. Mais ici, on est loin de cet exercice de styles.

    CRYPTOSIS a assimilé les différentes sonorités qui émaillent cet album, du thrash de bonne facture de leurs débuts en tant que Distillator, en passant par le death, le black, le prog, le métal sympho et même certaines sonorités orientales pour restituer une musique homogène et compacte. Une musique naturelle.
    Car c'est là que réside le talent ultime : faire oublier à quelle point la prouesse est technique tant elle parait innée, naturelle comme allant de soi.

    Bionic Swarm laisse cette impression de bout en bout malgré le foisonnement d'innovations.
    A aucun moment le cerveau ne sature tant c'est fluide, évident. La prod irréprochable sert le talent des musiciens et la richesse des compositions.
    CRYPTOSIS ne renouvelle pas le genre, il le transcende. 

    Ma note : 19,7/20

    Line up :
    • Laurens Houvast (chant et guitare)
    • Frank te Riet (basse, chœur et mellotron)
    • Marco Prij (batterie)

                

     

     

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